Économie
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Un plan de relance pour refonder l’économie

En visite chez Paprec, Geoffroy Roux de Bézieux a accordé une interview exclusive à RTL dans laquelle il détaille le plan de relance du MEDEF qui vise à relancer l’économie tout en la refondant.

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, il est clair que nous sommes « face à une urgence environnementale
qui n’a pas disparu parce que le réchauffement de la planète est toujours un sujet majeur
». Le plan de relance du MEDEF, explique Geoffroy Roux de Bézieux, présente « des propositions qui sont à la fois des mesures de très court terme sur la demande, parce qu’il faut que l’argent circule à nouveau, il faut que les consommateurs retournent dans les commerces non-alimentaires et dans les restaurants dès qu’ils seront ouverts. Mais il faut consommer, peut-être différemment, en essayant de refonder le système et en prenant en compte un certain nombre d’enseignements de cette crise ».

L'une des propositions du MEDEF serait de distribuer des aides à l'achat sous forme d'éco-chèques. « Ça existe dans d’autres pays (comme en Belgique). Il faut lancer ce dispositif si possible avant l’été.» déclare Geoffroy Roux de Bézieux. Pour lui, ces eco-cheques pourraient être distribués « en fonction du niveau de revenu des ménages ».
 
Le Medef s'engage également pour l’emploi des jeunes. « Le marché du travail au mois de septembre risque d’être très faible. Il ne faut pas qu’il y ait une génération pénalisée par le covid-19 », estime Geoffroy Roux de Bézieux. Mais l’emploi des jeunes passera obligatoirement par « une baisse des charges..Il faut qu’il y ait une incitation financière, les entreprises sont face à une baisse de la demande et à une angoisse de l’avenir. Aujourd’hui, personne n’est capable de faire un business plan, une projection pour 2021. Le réflexe naturel, c’est de garder son cash et d’attendre de voir, c’est très néfaste pour l’économie, car si personne n’investit, on entre dans une spirale très négative. » mais ajoute-t-il, « il faut aussi qu’on réfléchisse à d’autres dispositifs, qu’on soit innovant. Notre idée c’est d’avoir une boite à outils, pour que les PSE, les licenciements soient la dernière solution ».
Concernant le temps de travail, Geoffroy Roux de Bezieux considère « qu’on n’est plus au temps des 35 heures, c’est-à-dire d’une loi nationale prise depuis Paris, et qui s’applique unilatéralement à tous les secteurs. Chaque secteur, chaque entreprise a son organisation propre et il faut qu’on soit suffisamment intelligents avec les partenaires sociaux pour élaborer les solutions ».

Il encourage également les Français à retourner dans les restaurants dès leur réouverture « autant par civisme que par solidarité ».
Interrogé sur le chômage partiel et la baisse de prise en charge du dispositif par l’Etat, Geoffroy Roux de Bézieux estime que « ce  seront surtout les petites entreprises qui risquent de souffrir. On a encore besoin de ce chômage partiel pour plusieurs mois. On avait demandé qu’il soit maintenu en l’état jusqu’à l’été. Au minimum, le gouvernement devrait réunir les partenaires sociaux, y compris les syndicats qui sont assez mécontents, parce que cette affaire a été menée un peu à la hussarde ».

Sur le chômage, Geoffroy roux de Bézieux estime qu’avec « un recul du PIB de -10% cette année, il faut qu’on arrive à se projeter pour déterminer combien de chômeurs on risque d’avoir, comment on les indemnise, comment on les forme, comment on les fait passer d’un métier à l’autre dans certaines filières durablement touchées. Cette discussion sur l’assurance chômage ne peut pas se faire de manière isolée. Il faut en rediscuter globalement, à l’horizon des 12 prochains mois ».

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